Communiqué DAL – GRL: le risque doit être assumé par celui qui fixe et perçoit le “très cher” loyer!


Le Gouvernement a annoncé la remise à l’étude d’une garantie sur les risques locatifs (GRL).

Nous attendions une baisse des loyers, on nous annonce une mesure risquant de consolider les profits locatifs et de perpétuer la ponction injuste sur les revenus des couches populaires.

Dans un contexte où jamais les loyers n’ont été aussi élevés dans notre pays, et où la précarité, le chômage et la paupérisation frappent les couches populaires, cette annonce interroge :

  • En 10 ans,  les profits locatifs ont flambé de 70%,
  • les loyers privés ont bondi de 50%,
  • les expulsions et le nombre de sans abri ont doublé,
  • il est devenu presque normal de céder la moitié de ses revenus à son bailleur, alors que la norme était d’un tiers il y a 10 ans, un quart il y a 20 ans, et un dixième il y a 50 ans…

Promotionnée depuis 2000 par certains partenaires sociaux du 1% logement (souhaitant transférer la charge du LOCA-PASS sur la GRL), reprise par une partie de la classe politique à droite comme à gauche, la GRL (et ses avatars) a été présenté comme un moyen de faire accéder  au logement les précaires et les jeunes, qui ne peuvent présenter un garant … tout en faisant monter la charge du loyer à 50% des revenus.

Dix ans plus tard, la GRL est un échec : les assurances ont quitté le navire, les bailleurs continuent d’exiger toujours plus de garanties, à mesure qu’ils augmentent les loyers s’exposant à plus d’impayés…

Et pour cause, la GRL, et toute autre forme de garantie permettent au bailleur d’exiger des loyers démesurés, tout en transférant le risque d’impayé sur un tiers : assurance, 1% logement, mutualisation, garant familial… 

La GRL est aussi source d’exclusion, car l’assurance usera tout les moyens pour récupérer les impayés, au risque de plonger le locataire défaillant dans la grande marginalité : expulsion plus rapide et sans relogement, société de recouvrement agressives agissant même après l’expulsion, surendettement empêchant le relogement …

Pour ces raisons, nous estimons que :

– La meilleure garantie contre les impayés est de revenir à un loyer décent .

Le  risque d’impayé doit donc être supporté totalement par celui qui fixe et perçoit le loyer, sauf pour loger des ménages à bas revenus éligibles à un logement très social.

C’est pourquoi il est nécessaire de :

·     Abandonner cette vraie fausse bonne idée de GRL

·     Cesser les cautions solidaires, assurances et autres garanties de tiers, et renforcer les FSL

·     Encadrer, baisser les loyers et renforcer les aides au logement pour limiter à 20% la part des revenus consacrés au loyer

·     Restaurer le droit au maintien dans les lieux

·     Interdire les expulsions sans relogement.

 

Paris, le 29 janvier 2013 – Un toit c’est un droit!!