Poitiers : des sans logis et militants condamnés à de la prison ferme !


Stop au harcèlement judiciaire et policier contre le DAL !

Deux sans logis militants, dont un porte parole du collectif des sans logis, soutenu par le DAL, ont été condamnés à 2 mois de prison ferme, pour rébellion et violence à agent. C’est la 1ère fois depuis la création du DAL que des condamnations à des peines de prison ferme sont prononcées, dans le cadre d’une action organisée par le mouvement.

3 autres militants, ou sans logis ont été condamnés à des peines d’amende . Ils devraient tous faire appel.

Les faits se sont déroulés Place du marché, à Poitiers, le 2 Avril, lors de la destruction par la police d’un campement installé depuis le 30 mars, pour demander que les sans logis de Poitiers soient relogés dans de vrais logement. En effet Poitiers compte plus de 4400 logements vacants, 8,3% du parc  (INSEE, recensement 2009), dont plusieurs centaines de logements sociaux.  Il y a suffisamment de place pour loger décemment tout les sans logis et mal logés de l’agglomération , et suspendre les expulsions sans relogement.

Des petites vidéos prouvent la brutalité des forces de police, et démontrent que les personnes interpellées  n’ont opposé aucune résistance.  

Elles seront bientôt disponibles, mais n’ont pas pu été présentées à l’audience du 10 juillet.

Nous exigeons  l’ouverture d’une enquête sur ses fausses accusations, et nous mobiliserons pour la relaxe des militants sans logis .

Par ailleurs, preuve que le harcèlement policier et judiciaire est à l’œuvre à Poitiers, tandis que la Mairie est très hostile à l’action du DAL :  le 12 juillet dernier le tribunal correctionnel avait relaxé les victimes d’un incendie dans un immeuble réquisitionné par les sans logis avec le soutien du DAL Vienne et de la fédération Droit Au Logement :

Cet immeuble était vacant et à l’abandon depuis 1998, propriété d’une marchande de bien, détenant une agence immobilière à Poitiers. Un début d’Incendie a 3h30 du matin, le 27 avril provoque des dégâts limités dans cette bâtisse squattée déjà à maintes reprises par des sans abris : 4m2 de plancher brulés et de la suie  sur les murs de la pièce sinistrée…

Les trois sans abris  sinistrés  présents avaient été interpellés, placés en garde à vue pendant 13h, interrogés notamment sur les actions du DAL, puis remis à la rue, pendant que la propriétaire faisait fermer la maison… Une expulsions déguisée …

Il leur était reproché une “dégradation involontaire par utilisation de bougies sans surveillance”, et “de s’être introduit dans un domicile, “… les portes êtant déjà ouvertes. La ficelle était un peu grosse, et le Tribunal a prononcé la relaxe.

 

Autres formes de répression  : 

Un militant du DAL Poitiers a été auditionné ce printemps, car on lui reproche la “mise en danger de la vie d’autrui”, une “effraction avec dégradation” et d’autres sornettes invraisemblables …

Un autre militant du DAL Poitiers, avait été placé en garde à vue le 14 juin dernier, pour de prétendues outrages au maire de Poitiers …

La répression et la tentative de criminalisation du DAL et du mouvement social du logement ne s’arrête pas à Poitiers : intimidations, poursuites, condamnations…

La responsable du DAL Tours (chantage au placement d’enfant, voire canard enchainé) début juin

Le responsable de DAL Rouen, poursuivi pour “dégradation de bien public en réunion” après la réquisition d’un immeuble de la Ville de Rouen cet hiver pour des familles à la rue

Le responsable du DAL Nord Pas de Calais, condamné après l’intrusion forcé d’un témoin d’huissier dans son logement

Le responsable du DAL Paris, à l’encontre duquel les poursuites pour “manifestation non déclarées” restent ouvertes

Rennes : la PAF perquisitionne le logement d’une militante  qui domicilie une personne sans papier : Intimidation …

DAL rappelle que à plusieurs reprises, des tentatives de criminalisation du mouvement ont été conduites et se sont conclues parfois par la condamnation des policiers qui avaient monté des affaires de toute pièce.

S’il n’est pas une surprise  que le gouvernement Sarkozy ait tenté, en vain, de criminaliser Droit Au Logement et son action qui depuis 22 ans est restée non violente, il est surprenant que des militants , des responsables, ou des sans logis mobilisés soient  l’objet d’une répression qui a incontestablement un caractère politique, après le changement de Gouvernement

La fédération DAL  : 

  • Apporte son soutien aux militants et aux sans logis en lutte pour leur droit et l’application des lois,
  • Dénonce ce harcèlement judiciaire dont le but est manifestement de faire taire les luttes du logement
  • Demande au Gouvernement de faire cesser ces poursuites et manœuvre policière et judiciaires à l’encontre du DAL  et des sans logis en lutte.
  • Rappelle que la violence  est celle des autorités qui laissent les sans logis dans  la rue et de ce fait se rendent hors la loi.