Nous, locataires HLM,
I – DÉNONÇONS
La crise qui nous frappe durement :
Avec la montée des loyers, des charges, de l’énergie, des impôts et du coût de la vie, et la baisse de nos revenus, de nos pensions et des APL, les fins de mois sont de plus en plus difficiles, même en HLM.
Or les prestations ne se sont pas améliorées : le nombre de gardiens a diminué, les prestataires de service ont remplacé les régies des bailleurs, souvent nos logements ne sont plus régulièrement entretenus… par contre, des travaux d’amélioration de l’habitat et de mise aux normes énergétique, ou des rappels de charges alourdissent la quittance.
Beaucoup de locataires n’ont plus rien après avoir payé, les charges, l’énergie et se serrent la ceinture pour ne pas être jetés sur le trottoir, car même là on est abandonné.
Les logements sociaux subissant la loi de la marchandisation :
La crise sociale en HLM qui s’annonce est provoquée par une baisse des aides au, à une dérégulation progressive des loyers. C’est la conséquence des réformes en cours depuis 15 ans qui fragilise notre droit à un logement stable, bien entretenu et à un loyer adapté à nos revenus.
Les fusionnent et donnent naissance à des groupes souvent contrôlés par des banques ou des sociétés privés, à but lucratif. Les bailleurs sociaux se vendent des entiers, ils sont soumis désormais à des règles de gestion privée. Ils peuvent aussi commencer à fixer les loyers en fonction du « service rendu », en réalité en fonction du marché …
Cette situation qui aggrave la fracture sociale :
On nous impose le « renouvellement urbain » et « la mixité sociale », et nous, habitants des quartiers
populaires HLM, devons laisser la place à des populations plus aisées, à des programmes privés. Et on nous recase dans des logements plus chers, plus éloignés, ou plus dégradés, ou nous sommes expulsés et livrés à la rue … Ce « nettoyage social » des quartiers populaires fait monter les prix de l’immobilier et des loyers, il nourrit la spéculation immobilière, il enrichit une petite minorité de privilégiés.
La marchandisation du parc HLM doit s’arrêter, car elle nous menace de précarisation et d’éviction vers la grande périphérie, et elle met en cause le respect du droit au logement.
II – AGISSONS !
Pour résister à ce rouleau compresseur :
Il y a urgence à faire face au logement cher, à la spéculation et à la marchandisation du parc HLM, à ces politiques du logement néolibérales et inégalitaires. C’est pourquoi nous avons décidé de prendre nos affaires en mains, que nous soyons logés en HLM, PLA, PLUS, PLAI, PLS, PLI, ILM, SEM, EPL … par un office (OPH), un bailleur social privé (SA, ESH) ou une SEM…
Nous avons les mêmes intérêts et les mêmes droits, soyons unis, solidaires et indépendants pour en obtenir le respect, ce sera notre force !
Dans nos logements agissons :
– pour le respect du droit à un logement stable, décent, à un loyer accessible à tous, non énergivore;
– pour la baisse des loyers, des charges et de l’énergie, et pour l’augmentation des APL. Le loyer net et les charges ne devraient jamais dépasser le quart des revenus des locataires ;
– pour l’arrêt des expulsions sans relogement des locataires HLM en difficulté, et une vrai prévention ; – pour la solidarité et la convivialité dans nos immeubles et dans nos quartiers ;
– pour le respect du droit à la mobilité au sein du parc HLM (mutations, échanges … ) ;
– pour l’entretien régulier des logements, parties communes, et immeubles, sans augmentation de loyers et de charges, en accord avec les locataires, et contre les mal façons ;
– pour des services de qualité, durable et économes, (chauffage, ascenseur, eau, énergie…), un droit de regard et de décision sur les aménagements intérieurs, extérieurs;
– pour le lancement massif des réhabilitations thermiques, phoniques, la production de logements à très basse consommation d’énergie voire autonomes, respectueux des générations futures ;
– pour protéger la santé des habitants, (amiante, plomb, ondes électromagnétiques…) – pour rendre compréhensible la quittance, et faciliter le contrôle des charges ;
Dans nos quartiers agissons :
– pour l’arrêt des dits « d’amélioration de l’habitat », ou de « renouvellement urbain » sans nous, contraires à nos intérêts ;
– pour la prise en nos aspirations et notre consultation avant toute décision prise par les responsables politiques et les gestionnaires concernant nos quartiers et notre habitat ;
– pour l’entretien par les collectivités qui en ont la charge des équipements publics, des voiries, et assurent une bonne scolarité des enfants, des transports en commun suffisants, un cadre de vie respectueux de l’environnement, de la santé des services publics, de la sureté des habitants … ;
– pour la mise en place de collectifs ou assemblées des habitants indépendants et unitaires, dans les quartiers, pour améliorer nos conditions de vie, nous faire entendre et respecter des décideurs ;
– pour l’arrêt des discriminations sociales, familiales, au faciès, ethniques, religieuses…, qui justifient de détruire un quartier et de disperser ses habitants, ou qui interdisent aux mal logés d’être relogés ;
Et au delà de nos quartiers agissons :
– pour la réalisation massive de vrais, le renforcement des fonds pour les financer (Livret A, 1% logement, terrains publics…) et le rétablissement du rôle social des HLM ;
– pour le soutien aux luttes des mal logés, des locataires du privé, des résidents de foyers, pour l’obtention d’un logement décent et des conditions de vie dignes, pour le respect de la loi DALO, du Droit à l’hébergement jusqu’à un relogement, pour la réquisition des logements et des locaux vides, contre les expulsions, pour la justice sociale dans l’attribution des logements sociaux … ;
– pour l’union entre tous les locataires, contre le logement cher, la spéculation, l’épuration sociale des quartiers populaires, la répression des mouvements sociaux, le fléau que sont les idées d’extrême droite racistes et xénophobes ;
– pour l’encadrement et la baisse des loyers, du foncier, de l’énergie, de l’eau, et la gestion publique des biens communs (foncier, eau, énergie, logement social, les services publics…) ;
Avec le soutien de DAL HLM, mouvement social des locataires :
Depuis sa création en 1990, l’association Droit Au Logement défend avec succès les mal logés, les sans logis, les locataires. L’association a mené et gagné de nombreuses luttes, ea contraint les pouvoirs publics à stopper des expulsions, à reloger des dizaines de milliers de ménages en difficulté, à améliorer leurs droits et à en créer de : Loi DALO, le droit à l’hébergement, ou à un logement décent …
Devant les menaces qui pèsent sur le logement social, Droit Au Logement a décidé progressivement de s’impliquer au coté des locataires, de partager son expérience, sa notoriété, son image, de construire et se mettre au service des locataires HLM, de défendre des quartiers populaires.
DAL HLM, secteur de la fédération DAL, réuni les locataires qui adhérent au présent manifeste et à la charte de Droit Au Logement (www.droitaulogement.org).
Ils sont fédérés à DAL HLM, ou à des comités DAL référents. Ils veillent au respect de l’indépendance à l’égard des organisations politique et des scrutins électoraux, des organisations religieuses, des institutions publiques, des bailleurs… conformément à la charte Droit Au Logement.
Seuls face au bailleur, nous n’existons pas.
Unis, combatifs et solidaires, faisons respecter nos droits!