Nantes le 19 novembre 2025
Le froid est là, marre de la rue : on se met à l’abri !
Un toit pour tou-te-s maintenant !
– Action du collectif DAL des oublié-es du 115 à la veille de la journée internationale des droits de l’enfant-
Depuis 14h30 ce jour plusieurs dizaines de personnes sans logis occupent dans le calme le gymnase Armand Coidelle au 10 rue de la Fayette à Nantes et exigent le respect de leur droit à l’hébergement jusqu’au relogement.
Ce sont en majorité des familles avec enfants scolarisés à Nantes et des femmes isolées. Autant de personnes qui n’arrivent pas à obtenir de solutions par le 115 ou qui y sont hébergées seulement quelques nuits avant d’être remises à la rue. Pourtant, elles ont effectué des démarches et plusieurs ont une demande de logement social. Elles occupent bien souvent des boulots précaires, pénibles et sous payés, indispensables au fonctionnement de la Métropole.
Elles sont réunies avec l’association DAL au sein du collectif des oublié-es du 115 qui s’est mobilisé de nombreuses fois depuis juin dernier pour interpeller les pouvoirs publics sur la gravité de la situation. A la suite d’une manifestation le 11 octobre, le collectif avait même déposé des demandes individuelles de réquisition de bâtiments vides à la Préfecture. Celle-ci n’a donné aucune suite à cette démarche.
Aussi, iels ont décidé, ensemble, de passer à nouveau à l’action, à la veille de la journée internationale des droits de l’enfant et alors que l’Assemblée Nationale puis le Sénat, le 19 mars dernier, avaient adopté une résolution transpartisane « afin que plus aucun enfant ne dorme à la rue ».
Dans les faits, à Nantes comme dans de nombreuses villes, l’Etat ne respecte pas l’inconditionnalité du droit à l’hébergement (articles L345-2-2 et 2-3 du CASF). La Préfecture poursuit son « tri », met en concurrence et condamne à l’errance et à la violence de la rue de nombreuses personnes. Au niveau national, le baromètre UNICEF/FAS annonçait le jour de la rentrée scolaire 2025 que 2 159 enfants dormaient à la rue avec leurs familles, sans hébergement après un appel au 115. Pourtant la rue tue: l’année dernière, 13 personnes sont décédées à Nantes et en Loire Atlantique dont un bébé en août 2024 selon l’association les Morts de la rue. C’est inacceptable !
D’autant plus que de nombreux bâtiments et logements vides (33 000 en Loire Atlantiques dont 15 000 sur la Métropole Nantaise selon LOVAC) pourraient être réquisitionnés à Nantes pour loger les sans toits. Par exemple : l’ex MAN (9 rue René Viviani) appartenant à l’Etat et déjà utilisée pour le dernier plan grand froid; l’ancienne Auberge de jeunesse de la Manufacture, centre d’hébergement qui vient de fermer (propriété de la Ville de Nantes, 124 lits, aucun projet prévu); l’ex-ENSM rachetée par Nantes Métropole cette année, les 34-36 rue Romain Rolland, logements sociaux en bon état du bailleur NMH, promis à la démolition dans le cadre du projet ANRU à Bellevue…et bien d’autres encore.
Ainsi, alors que les températures ont chuté et que la situation devient intenable, le collectif DAL des oublié-es du 115 et leurs soutiens exigent :
– l’hébergement immédiat et adapté sur Nantes de toutes les personnes présentes qui en ont besoin, sans conditions : marre du tri !
– la continuité des hébergements jusqu’au relogement : marre des remises à la rue !
– le relogement dans les meilleurs délais des demandeur-es HLM : marre des hôtels !
Et pour cela : l’application de la loi de réquisition des logements et bâtiments vides et le respect des droits !
UN TOIT C’EST UN DROIT !
