Rassemblement de soutien au campement Solferino

Appel des sans-logis du camp de la colère à Solférino : 

Pour un hébergement stable jusqu’au relogement 

et l’application de la loi de réquisition, pour tou.te.s les sans-logis !

Depuis le 25 décembre, nous, sommes installés à la sortie du M° Solférino, pour exiger un hébergement stable jusqu’au relogement , pour nous et tou.te.s les sans-logis, et pour l’application de la loi de réquisition, car il y a en France 3,1 millions de logements vacants* et plus de 330 000 sans-logis.

Nous sommes là,  avec l’association Droit Au Logement ; nous sommes  plusieurs dizaines de familles  et personnes sans-logis, c’est-à-dire que nous n’avons pas un logement où nous poser, nous reposer, s’occuper de nos proches, se nourrir convenablement , vivre sans avoir la peur au ventre de se retrouver à la rue encore une fois après avoir été hébergé quelques jours par le 115, par des personnes compatissantes, par des proches qui ne peuvent plus nous accueillir car leur logement est trop petit, où parce que nous ne pouvons pas nous payer une chambre d’hôtel plus de quelques jours par mois …

Nous nous relayons 24h sur 24, de jour comme de nuit, afin qu’il y ait toujours du monde  sur place. Nous sommes des femmes, des hommes, des personnes âgées, handicapées, des familles avec des enfants. Nous sommes prioritaires DALO, nous avons déposé une demande HLM. Nous travaillons, mais les loyers sont trop chers pour nous, qui ne gagnons pas beaucoup plus qu’un SMIC.

Lorsque nous nous sommes installées le jour de Noël sur la place la plus proche du Ministère du logement, à la sortie du métro Solférino,  nous pensions que l’État nous hébergerait sans tarder, car le droit à l’hébergement c’est  la loi. Il ne s’est rien passé. Ils ne sont même pas venus à notre rencontre ; alors nous avons manifesté, … toujours rien. D’autres sans logis, prioritaires DALO ou en cours nous rejoignent désormais.

Malgré les journées et les nuits glaciales, nous sommes resté.e.s. Nous tenons bon, et le combat continue, pour nous, et pour  tous les sans-abris, les mal logé.e.s et les locataires exploité.e.s.  Nous ne demandons pas la charité, nous voulons juste un logement décent et stable pour vivre dignement.

 * Alors que 3,1 millions de logements sont vacants (un record historique), qu’il y a toujours plus de sans-abris, que les loyers et les charges fixes (énergie, alimentation, santé …) augmentent et que le nombre de nouveaux HLM baisse chaque année, il faut appliquer la loi de réquisition qui permet à l’État d’installer des sans-logis et des mal logées, dans les logements vacants de riches propriétaires, plutôt que dans des hôtels, pour une durée limitée (un an renouvelable 7 fois) et en échange d’une indemnisation. Il faut aussi interdire les locations Airbnb et réguler la spéculation et les loyers.