Les expulsions se multiplient … les rues sont pleines


COMMUNIQUÉ

Paris le 30 juillet 2019

 

Saint-Ouen, Grenoble, Bordeaux, Athis-Mons …

Les expulsions se multiplient … les rues sont pleines

A la faveur de l’été, les préfets procèdent à l’expulsion de nombreuses familles, souvent migrantes, sans même se préoccuper de les héberger. Le durcissement de l’Etat, renforcé par l’indifférence et le cynisme du gouvernement, permet ces mises à la rues collectives qui ne laissent d’autres alternatives que de vivre à la rue, sur les trottoirs, les jardins publics, ou d’occuper des locaux vacants… exemples :

 Saint-Ouen, une expulsion ce matin laisse 50 personnes à la rue : A St-Ouen, ce matin, 80 personnes, d’origines Colombiennes, réfugiées statutaires, ou en cours de demande, ont été expulsées d’un immeuble appartenant à la ville de Saint-Ouen, situé 111-113 rue Docteur Bauer. 50 personnes dont beaucoup d’enfants, sont sur le trottoir. Pourtant, il n’y avait pas urgence, car la Mairie ne commencera pas les travaux avant 2022. Les expulsé.e.s s’organisent et devraient dès ce soir se rappeler au bon souvenir de la ville…

 Grenoble (Vorèpes): 24 personnes dont 12 enfants ont été mises à la rue par l’hôtelier, mardi 30 juillet car le 115 a cessé de payer l’hôtel qu’il avait réservé pour mettre à l’abri pendant la canicule. Elles demandent à la Préfecture de respecter leur droit à un hébergement jusqu’à leur relogement, et à la Mairie de Grenoble de soutenir la lutte des familles sans abris. Après une journée passée devant la gare de Grenoble, et rejointes par d’autres sans abris, elles sont désormais un cinquantaine. Les associations dont le DAL38 constituent cet après-midi des demandes DAHO (Droit à l’hébergement opposable), et demandent à la Ville de Grenoble de se mobiliser concrètement.

 A Bordeaux, les sans logis qui s’abritent dans des locaux vacants sont expulsés et pourchassés. La solidarité s’organise.

 Athis-Mons (Essonne), 60 familles ont été expulsées début juillet. Plusieurs sont de nouveau à la rue. Alors qu’elles campaient sur place de la Cité de l’air, la maire a pris un arrêté d’évacuation. https://www.droitaulogement.org/2019/07/athismon-lesexpulsessemobilisent/

 A Chambéry, Lakhdar, père de 3 enfants en bas âge, meurt entre les mains de la police pendant son expulsion. https://www.droitaulogement.org/2019/07/appel-chambery-lakhdar-pere-de-famille-decede-entre-les-mains-de-la-police-pendant-son-expulsion/

Partout ailleurs de nombreuses familles sont expulsées, parfois hébergées quelques jours, souvent abandonnées sur le trottoir, privées de leurs biens de première nécessité, et harcelées par la police si elles refusent de se disperser et se cacher dans les recoins de la ville.

A Paris, des prioritaires DALO sont menacés, et des piquets anti expulsion sont organisés …

Cette politique purement répressive, alors que le droit à l’hébergement est une obligation pesant sur l’Etat, et que celui-ci dispose du droit de réquisition, viole les droits humains basiques, dont celui de venir au secours des personnes vulnérables.

 Face à ce cynisme d’état, les maires devraient aussi activer leurs pouvoirs de police et prendre des arrêtés anti expulsion au cas par cas, comme à Grenoble et des arrêtés de réquisition comme à Montreuil.  (Modèle d’arrêté anti expulsion ici)

 C’est pourquoi nous appelons à nous mobiliser et unir nos forces sur le terrain pour exiger du gouvernement le respect du droit à l’hébergement, du droit de réquisition pour répondre à l’urgence et du droit au logement.

 

Un toit c’est un droit !