Le “Collectif Réquisitions” mène l’occupation temporaire d’une ancienne école du 16ème arrondissement parisien


 
25 janvier 2021 
 

Après la rue, c’est une ancienne école, vide depuis 2 ans, que le “Collectif Réquisitions” a occupéE.

 

58 rue Erlanger, Paris 16ème

 
 
Hier après-midi, à l’initiative du DAL, et des associations Utopia56, Solidarité migrants Wilson, CSP75-Coordination 75 des Sans- Papiers, le “Collectif Réquisitions”, après de précédentes manifestations (11 décembre, puis 2 janvier), a organisé une action visant à dénoncer l’inaction des pouvoirs publics après les démarches antérieures restées sans réponse – notamment le dépôt de 412 demandes de réquisitions de logements vacants, dont 7 identifiés à Paris intra-muros. 
 
C’est donc une école, vide depuis 2 ans, propriété de la ville de Paris et vouée à être cédée au bailleur social Paris Habitat, qui a été investie par près de 300 personnes, dont des familles avec enfants, afin de se mettre à l’abri en pleine saison hivernale et d’attirer l’attention sur leur sort dramatique. 
Nombre de ces personnes comptent parmi les exilés chassés de la Place de la république le 23 novembre dernier, et errent depuis sans véritable solution d’hébergement.
 
 

©Pauline Tournier

 
 
Ce qui est demandé c’est l’application absolument nécessaire aujourd’hui de la loi de réquisition (ordonnance du 11 octobre 1945) comme ce fut la cas à plus de 100 000 reprises (la dernière en date remontant à 1995-1996, par J.Chirac suite à l’occupation de la rue du Dragon par le DAL, avec l’Abbé Pierre) compte tenu de la gravité de la crise du logement. Le nombre de sans-abri en France, 300 000, a doublé depuis 2012. Les choix politiques pris en matière de logement, véritablement dévastateurs, laissent les ménages modestes, les jeunes, les salariés aux petits revenus – appelés autrement “premiers de corvée”, dans des conditions de logements inacceptables, ou hébergés à droite à gauche dans des foyers, des hôtels, etc … avec la crainte de finir à la rue quand ça n’est pas déjà le cas… Cette crise est celle du logement cher, consécutif à la spéculation et à la cupidité de certains. 
 
Par cette action, les sans-abri, avec ou sans papiers, dénoncent cette crise qui ronge, et l’inaction, accablante, des gouvernements successifs. 
 
 
 
À l’issue de la soirée, la ville de Paris a pris la décision d’ouvrir deux gymnases, dans les 5ème et 16ème arrondissements, pour héberger temporairement ces centaines de personnes sans-abri, tout en rappelant que c’est à l’État d’assurer cette mission. 
 

Hébergement dans l’un des gymnases ouvert le soir même.

 
 
 
Le “Collectif Réquisitions” reste vigilant quant à la suite de cette mise à l’abri, et demande :
 
– une orientation des personnes vers des hébergements stables et adaptés en attendant un relogement pérenne, sans remise à la rue,
 
– la réquisition des immeubles vides pour les sans-abris, en commençant par les 7 adresses identifiées à Paris par le collectif, car les gymnases ne sont pas une solution en soi, et inadaptés avec le COVID,
 
– la réalisation de logements sociaux et surtout très sociaux au 58 rue Erlanger où se situe cette ancienne école, et partout ailleurs, notamment dans les arrondissements parisiens déficitaires.
 
 
Le DAL remercie tous les soutiens présents sur place !
 

C’est collectivement que la lutte est victorieuse et qu’elle se poursuit !

Un toit c’est un droit !