COMMUNIQUÉ Collectif réquisitions : nous refusons de nous rendre à la convocation du Parquet de Paris


 

COMMUNIQUÉ – Paris, 5 mai 2021

 

« Convoqués aujourd’hui et vendredi, nous refusons de nous rendre devant le délégué du procureur »

 

8 responsables d’associations du « collectif réquisitions » , Utopia 56, Solidarité Migrants Wilson, DAL, Enfants d’Afghanistan et d’ailleurs, Paris d’Exil, ont été convoqués aujourd’hui et vendredi matin, devant un délégué du procureur, pour « manifestation non déclarée », en vue d’une « composition pénale ».

Ce 13 février, en pleine vague de froid, environ 70 personnes sans abris, soutenues par des militant.e.s et bénévoles, s’étaient installées durant quelques heures dans une coursive de l’Hôtel-Dieu, au rez-de-chaussée, jusqu’à la prise en charge par la Préfecture de l’ensemble des personnes sans abris.

Cette convocation au parquet de Paris avait été délivrée à l‘issue de l’audition des 8 militants au commissariat du 14e le 8 avril dernier, alors convoqués pour « violences et dégradations » à la suite d’une plainte de l’APHP, a-t-on appris depuis.

Cette plainte a d’ailleurs déclenché incompréhension et émotion au sein de l’APHP : une tribune signée par des médecins, personnels et syndicats demande à Martin Hirsch de retirer cette plainte totalement infondée et des questions sont posées aux instances de l’APHP, notamment par les syndicats CGT et Solidaires.

Cette « composition pénale » procédure dite de « plaider coupable » débouchant sur une amende financière, aurait nécessité que les militants soient coupables des faits reprochés : manifestation non déclarée sur la voie publique.

Or, aucune association n’a manifesté sur la voie publique ce jour là. L’Hôtel-Dieu n’est pas la voie publique.

De plus, comme l’ont indiqué nos avocats Me Raphaël Kempf et Me Alice Becker dans le courrier transmis au parquet, les poursuites pour « manifestation non déclarée » ont un caractère politique que cette procédure de « composition pénale », ne peut en aucun cas traiter.

Enfin, cette action relevait du devoir de solidarité, et le délit de solidarité a été censuré par le Conseil Constitutionnel.

A l’inverse, le fait de laisser à la rue des personnes qui ont demandé à être hébergées, en dépit des obligations légales et d’autant plus dans cette période de pandémie, est une atteinte inacceptable au devoir de protection des personnes vulnérables que doit exercer la puissance publique.

Pour ces raisons, nous ne nous rendons pas au parquet du tribunal de Paris aujourd’hui et vendredi, et nous sommes déterminés à  poursuivre les actions de soutien aux sans abris, afin que toute personne à la rue soit accueillie et ait un toit, sans crainte d’être remise à la rue, si nécessaire par l’application de la loi de réquisition, car 3,1 millions de logements sont vacants.

 

Utopia 56 (Yann Manzi, Maël De Marcellus, Kerill Theurillat) – Solidarité Migrants Wilson (Jean-Jacques Clément. et Philippe Caro) – Paris d’Exil (Emile Philip) – Enfants d’Afghanistan et d’ailleurs (Reza Jafari) – Droit Au Logement (Jean-Baptiste Eyraud)

 

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COMMUNIQUÉ – Paris, 8 avril 2021 

 

Collectif Réquisitions* : la répression commence 

 

8 militants et responsables du Collectif sont convoqués par la police pour de prétendues “violences et dégradations lors de la manifestation d’occupation de l’Hôtel-Dieu
 

Rassemblement de soutien Jeudi 8 avril à partir de 9h devant le 15 av. du Général Leclerc  – Denfert Rochereau

Quel est le but de cette convocation collective ?

Les actions du Collectif Réquisitions se sont toutes déroulées pacifiquement, dans l’objectif de permettre à des sans-abri d’obtenir un hébergement, de faire respecter leurs droits inscrits dans la loi et de demander l’application de la loi de réquisition car 3 millions de logements sont vacants, dont 400 000 en Ile-de-France.

Le 13 février dernier, en pleine vague de froid, l’occupation pacifique et durant quelques heures d’une partie publique de l’hôpital Hôtel-Dieu à Paris, sous l’œil de nombreuses caméras, a permis l’hébergement de 70 sans-abri, dont des familles avec enfants et des mineurs isolés.

En tout, la série d’actions menées par le Collectif a permis l’hébergement de 720 personnes sans-abri à Paris, réduisant significativement leur nombre, même si la situation reste critique.

Cette convocation collective traduit  une volonté d’intimider et de décourager le Collectif, voire de commencer à le réprimer. 

C’est pourquoi nous appelons à un rassemblement de soutien, ce jeudi 8 avril, à partir de 9h devant le commissariat. Ramenez votre Petit Dèj…

ATTESTATION DÉROGATOIRE DE DÉPLACEMENT AU-DELÀ DE 10KM DISPONIBLE EN PIÈCE JOINTE ET AUSSI ICI https://urlz.fr/flvX

 

NB : depuis le 31 mars, certaines personnes hébergées suite aux actions, dont des familles, sont remises à la rue, au mépris de la loi. Les militantEs se sont mobiliséEs depuis pour obtenir des prises en charge ou empêcher l’expulsion d’hôtels sans ré-hébergement.

 

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* Le Collectif Réquisitions réunit des associations et collectifs de personnes mal-logées, sans- abri, avec ou sans-papiers, des collectifs de personnes exilées, de soutien : Collectif des jeunes tchadiens en France, Collectif La Vie là, Copaf, CSP 75, CSP 20eme, DAL, Enfants d’Afghanistan et d’Ailleurs, Marche des Solidarités, Paris d’Exil, Solidarité Migrants Wilson, Utopia 56…

Avec le soutien de : AFVS, Aitec, APLD 91, l’Assiette migrante, ATMF, ATTAC France, Bagagérue, BSP Paris Sud, BSP 20e, CGT UD75, CNAFAL, CNL, Collectif Logement Paris 14, Collectif «Plus Jamais ça» Paris, collectif Sortir du silence, Collectif 93HB, EVTC St Denis, FASTI, FLC Adeic, la Gamelle de Jaurès, Les Éveillés, MDM IdF, MARDI, MNCP, Pas Sans Nous, SNPES-PJJ/FSU, Stop Précarité, Union Syndicale Solidaire, Watizat …