TOULOUSE – Discriminations: La Mairie refuse de déposer plainte.


Discriminations: La Mairie refuse de déposer plainte.
 
Ce vendredi 30 mars se tenait le conseil municipal de Toulouse, parmi les affaires évoquées lors de celui-ci, l’affaire des discriminations chez Habitat Toulouse Métropole révélées par Médiapart.

 

Des faits accablants qui ont déjà poussé 4 associations à annoncer qu’elles déposaient plainte pour demander des explications sur ces agissements, une demande légitime que de nombreux habitant-e-s de Toulouse auraient aimé que la Mairie accompagne en portant plainte à son tour contre Habitat Toulouse Métropole. En effet, les directions successives de l’office HLM en pratiquant ces discriminations ont non seulement mis le bailleur hors la loi, mais ont en plus été à l’encontre des règles édictées par la municipalité en terme de critères d’accès au logement social en 2012.

 

Un dépôt de plainte eut été une mesure de bon sens que le Maire aurait dû prendre dès la connaissance des faits étayés par l’article de Médiapart. M. Moudenc avait d’ailleurs déjà laissé passer une occasion de se saisir du dossier lorsque le lanceur d’alerte l’avait contacté directement en 2014 pour lui signaler les faits .

Est ce parce que l’idée lui a été suggérée par certains élu-e-s d’opposition et des associations et qu’il en fait un enjeu politicien que M. Moudenc se refuse à demander à la justice de faire la lumière sur cette affaire ? Toujours est-il que les réponses des adjoints du Maire, dont celui au logement et Président d’Habitat Toulouse Métropole, M. Biasotto, restent obscures et parfois contradictoires.

  

Et s’enfonce dans ses incohérences….
Ainsi ce dernier venu à la rencontre de manifestants, reste sur la ligne de communication qui est la sienne depuis le départ de l’affaire : il n’était au courant de rien, et met en cause l’ancienne direction et des salariés isolés. En accordant à M. Biasotto le fait que cela soit véridique, il n’en reste pas moins inquiétant de découvrir que le président de l’office HLM n’est pas au courant des pratiques qui ont cours dans celui-ci. Il faut dire que lors de la discussion, M. Biasotto nous confiera ne même pas être au fait d’un post erroné publié sur sa propre page FaceBook, et ne semblait plus savoir s’il vivait au coeur du quartier du Mirail ou à ses abords…

Des contradictions et une méconnaissance qui nous laissent encore plus inquiets sur la dérive de l’office HLM, déjà condamné à plusieurs reprises ces dernières semaines dans différentes affaires et plus préoccupé par la vente de ses logements que par l’accès des plus modestes à ceux-ci…

 

Plus inquiétant encore, lorsque M. Moudenc par la voie de l’un de ces adjoints, M. Chollet, fait savoir lors du Conseil Municipal qu’il se contentera d’un audit interne chez le bailleur dans cette affaire, laissant le soin à la direction d’Habitat Toulouse Métropole, qui n’aurait donc pas su saisir et dénoncer de telles pratiques, celui de les supprimer.

Alors qu’Habitat Toulouse était jusqu’ici sur une posture de condamnation des faits de discrimination, M. Chollet aurait même justifié l’utilisation de critères basés sur la nationalité dans l’attribution des logements sociaux et s’en est pris au « populisme » rampant qui serait derrière les révélations des faits de discrimination….

 

Le DAL 31 se désole des incohérences dans lesquelles s’enfonce l’équipe municipale dans cette affaire, et s’inquiète de la confiance qu’elle ne cesse de rompre avec les locataires et les 29 000 demandeurs de logements sociaux de notre ville par de telles prises de positions.

Cette politique de l’autruche ne fait que distendre le vivre ensemble particulièrement fragilisé ces jours-ci avec les violences qui ont meurtri notre pays et sur lesquelles surfent les extrémistes de tous bords.

C’est pourquoi, si nous devons laisser le temps à la Justice de faire son travail, le DAL 31 membre du syndicat DAL HLM va continuer dans les semaines à venir son travail d’information, de défense des locataires, mais aussi d’interpellation avec toutes les personnes et les associations qui le souhaitent dans le but que plus jamais ce type de discrimination n’advienne.