NOËL : La mairie de Grenoble prive 50 personnes sans logis, dont des familles avec enfants, d’électricité, d’eau, puis de chauffage …


Communiqué de la Fédération DAL,

Paris, le 24 décembre 2020

 

Elles et ils ont le tort d’occuper depuis le 12 décembre avec DAL 38 une montée d’escalier de 8 logements du quartier de l’Abbaye qui compte 240 logements HLM vacants et chauffés depuis 4 ans, situés dans le centre de Grenoble, destinés à des promoteurs, des investisseurs, et quelques locataires HLM.

Les occupants et DAL 38 demandent un relogement stable et décent, non pas un hébergement précaire et trop souvent indigne.
La veille de Noël, coup sur coup depuis vendredi 18 décembre, les distributeurs de fluides ont coupé l’énergie, sur ordre de l’OPH de Grenoble, ACTIS, bailleur social dirigé par la municipalité.

Un courrier a été transmis par la fédération DAL à Éric PIOLLE lui demandant de mettre fin à ces actes de représailles indignes et de rétablir les fluides. Sans réponse.

En fait, la Mairie de Grenoble innove dans la brutalité sociale : même le Préfet de police de Paris LALLEMANT n’avait pas coupé les fluides lors de l’occupation en janvier 2020 de l’ancien commissariat central du 2e arrondissement, 18 rue du Croissant. Cette occupation avait été soutenue par le Maire EELV du 2e, Jacques BOUTAULT et avait pris fin en août. 

Autre exemple, ni la lyonnaise de banque, ni la mairie de Paris lors de l’occupation du 24 rue de la banque, également proche de la place de la Bourse, n’avaient suspendu les fluides. Cette occupation avait été menée pour des personnes sans logis de DAL, ainsi que de Jeudi noir dont certains occupent aujourd’hui de hautes fonctions dans l’appareil EELV.
Les exemples abondent dans de nombreux autres lieux occupés et habités, les fluides ne sont pas coupés afin de laisser aux occupants un minimum de vie décente, de respecter le droit à l’eau et à l’énergie, consacrés dans le droit français et international. 

La cité HBM de l’Abbaye, premiers HLM de Grenoble construite dans les années 30, a été vidée de ses locataires depuis 4 ans, avec à la clef une vague promesse de droit au retour. Celle-ci ne sera pas tenue puisque le quartier doit être privatisé pour être gentrifié, voire boboïsé. Le chauffage avait été maintenu pendant quatre ans, jusqu’au 23 décembre … Logement vides chauffés, logements habités gelés ! …
A Grenoble, comme presque partout ailleurs, l’épuration sociale des quartiers populaires justifiée par “la mixité sociale” constitue le coeur des politique locales d’urbanisme.

Nous demandons à Eric PIOLLE, maire de Grenoble, qui a des ambitions nationales et défend des valeurs de gauche de revenir à la raison et de :
– faire rétablir au plus vite l’électricité, l’eau potable et le chauffage urbain pour les nouveaux habitants du quartier de l’Abbaye, en attendant leur relogement stable et décent,
– préserver la vocation sociale de ce quartier historique de logement social en renonçant à ce projet de gentrification, comme à celui de la Villeneuve,
– de prendre des arrêtés de réquisition pour loger décemment les sans toit.

Jésus est né dans un squat, mais au moins il y faisait chaud …

 

Un toit c’est un droit !

 

Le “Collectif réquisitions” manifeste le 2 janvier dans différentes villes en France pour demander l’application de la loi de réquisition alors que 3 millions de logements sont inoccupés.  A Paris, rendez-vous à 14h30 au métro Rue du Bac, a coté du Ministère du logement.