Non à la baisse des allocations logement! Baisse des loyers!


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COMMUNIQUE

Paris le 20 mai 2015

Non à la baisse des allocations logement !

Baisse des loyers et hausse des aides à la construction de HLM !

DAL est fermement opposé à toute baisse des allocations logement, alors que les loyers n’ont jamais été aussi élevés.

Actuellement, les 20% les moins riches consacrent 36% de leurs ressources au loyer, dont 41% dans le parc locatif privé et 31% en HLM ; et c’est une moyenne !* .

95,4% des allocations logement sont versées à la moitié la moins riche de la population , et 48,6% sont versées au 10% les moins riches** .

Toute mesure d’économie sur les allocations logement impactera donc frontalement le budget des classes populaires, déjà fortement affaibli par la baisse de leurs revenus et la hausse des coûts du logement et des autres postes de dépenses prioritaires !

Une nouvelle augmentation des expulsions et du nombre de sans abris s’annonce …

Depuis quelques mois des rapports publics se suivent et se ressemblent, préparant ces mesures d’économie :

Les allocations logement premières visées seraient responsables de l’inflation des loyers. Or la 1ère cause de cette flambée dans le secteur privé a été la dérégulation des loyers engagée depuis plusieurs décennies, doublée par des politiques d’urbanisme de gentrification.

La hausse des loyers en HLM été provoquée par le désengagement financier de l’État  dans les aides à la pierre (constructions et réhabilitations), puis par une série d’autres mesures (CUS, spéculation foncière, hausse des charges …).

Le scénario de la suppression des allocations logement pour une partie des étudiants n’est pas complètement abandonné; comment vont se loger, ou se maintenir dans leur logement la grande part des étudiants à la rentrée 2016, face à la cherté des petits logements et aux renoncements de M. Valls à encadrer les loyers.   

Gare aussi aux mesures de rabotage des APL, comme on en connaît depuis 20 ans, qui touchent en premier lieu les plus modestes, les jetant dans la procédure d’expulsion .

Mais si l’on en croit la presse, une autre piste se dessinerait : réduire voire supprimer les allocations lorsque les allocataires ont un petit patrimoine.

Le message est clair : si tu es pauvre, reste-le !  

N’est-ce pas là aussi un moyen indirect de remettre en cause les allocations logement pour les étudiantes ?

Pourtant il y a des mesures d’économies possibles, indolore pour les locataires déjà à la peine :

1 – sanctionner les marchands de sommeil et les bailleurs indélicats qui abusent des victimes de la crise du logement cher : Une disposition de la loi ALUR, prévoit de baisser le loyer du montant de l’APL, lorsque le logement loué ne satisfait pas aux normes de décence.C’est donc disposition qui ne se retourne pas sur les locataires, à condition de les protéger contre une « expulsion représaille ».

2 –  Baisser les loyers, dans toutes les agglomérations tendues : Le Gouvernement a beau retourner la question, pour faire des économies il doit taper les riches et les spéculateurs, qui profitent du logement cher, des loyers exorbitants et des remises d’impôt indécentes lorsqu’ils achètent pour loger …  leurs proches !

3 – Contrôler (ou donner les moyens aux locataires entrants de le faire) que les loyers à la relocation n’augmentent pas.

4 – Supprimer les cadeaux fiscaux aux riches, moteurs de l’inflation immobilière et foncière.

5 – Cesser la destruction des quartiers populaires et l’épuration socio-urbaine par le marché, politiques excessivement couteuses au plan budgétaire et humain.

Ces mesures de rigueur sur les budgets qui au final enrichissent les riches, permettront de faire des économies pour :

  • relancer la production de “vrais” logements sociaux accessibles (renforcement des aides à la pierre),  
  • aider les locataires en difficulté en augmentant notamment le plafond de loyer et de charges de l’APL,
  • lancer un programme de mobilisation/réquisition de 100 000 logements vacants pour loger en urgence les sans logis et les prioritaires  DALO.

Un toit c’est un droit !

* Insee, ENL 2006

**  Enquête Revenus fiscaux et sociaux 2009 actualisée 2011, modèle de micro simulation INES. Calculs DREES.