Loi ELAN : un grand malheur pour les habitants


 

COMMUNIQUÉ

Paris, 23 septembre 2018

 

La loi ELAN : un grand malheur pour les locataires, les habitants et le droit au logement

Ce mercredi 19 septembre, tandis que le Sénat et “En Marche” s’écharpaient sur l’affaire Benalla sous les projecteurs, 14 sénateurs et députés se sont mis d’accord en commission mixte paritaire (CMP) à huis clos, sur le dos des locataires, des occupants sans titre, des handicapés, des HLM ou du droit au logement.

Plus de 250 articles ont été examinés en quelques heures, une centaine d’articles auraient été modifiés, le plus souvent au détriment des locataires, des mal logés et des habitants en général. La CMP a tant retouché le texte, qu’il sera publié 5 jours plus tard.

Cette CMP à marche forcée, “la plus longue” qu’ait connue Mme Primas qui a présidé les débats au Sénat avec Mme Estrosi-Sassone, permet d’éviter une 2e lecture, ce dont le gouvernement et les rapporteurs se sont immédiatement félicités.
Cette loi qui va pourtant impacter des millions d’habitants dans leur vie quotidienne ne mérite pas plus qu’une lecture en plein été et un marchandage non public d’une après-midi …

Tout ceci “pour alléger le calendrier parlementaire“, c’est-à-dire s’économiser quelques journées de travail. Le motif est bien futile au regard des ravages qu’occasionnera la version rédigée en CMP, laquelle rappelons-le, est désormais la version finale de la loi ELAN … avant passage au Conseil Constitutionnel.

Ce faisant, ELAN a été durcie, LREM s’est manifestement couché devant LR en concédant de nombreux reculs, y compris sur les rapports locatifs, que pourtant le ministre du Logement en exercice, J. Mézard avait demandé de ne pas aborder.

De petits deal en petits deals, la CMP a voté la pénalisation des occupants sans titre, dont les squatters ou les victimes de marchands de sommeil, la réduction de 80% du nombre de logements neuf soumis aux normes handicap, l’expulsion automatique des familles dont l’un des membres a “un jour” été condamné sur la législation anti stupéfiants, l’accélération de l’expulsion des locataires les moins riches qui sont dans l’incapacité réelle de reprendre le paiement du loyer, ou le bétonnage du littoral…. et de nombreuses mesures aussi régressives les unes que les autres, dont nous ne connaitrons les détails que lorsque le texte sera enfin mis en ligne.

La loi ELAN constitue l’attaque la plus violente depuis 32 ans (loi Méhaignerie) menée par un gouvernement contre le logement des classes populaires : elle s’attaque à leur statut, à leurs conditions de logement, à l’accessibilité financière, la qualité des logement produits, au dispositif général du logement social…

On relèvera  que la loi ELAN, forte de 270 articles n’en contient aucun faisant progresser le droit au logement : du jamais vu depuis 32 ans, car même les lois les plus décriées contenaient quelques mesures favorables aux mal logés et aux locataires.

Le sujet des marchands de sommeil, que M. Denormandie, apparemment à la manœuvre sur ELAN, veut combattre et met en avant pour tenter de lui donner un vernis social, est loin de constituer une avancée pour les habitants, tout au plus un outil pour les élus afin de mieux s’en débarrasser, et leurs victimes avec.

Il  reste à examiner plus en détail la version sortie de la CMP.

 

Le DAL s’est mobilisé contre ELAN, aussi bien à Paris à de nombreuses occasions, et dans d’autres villes, comme à Grenoble, Nîmes, Toulouse, Angers notamment et continuera à lutter et appelle à se mobiliser contre cette loi car elle va générer malheur et désespérance sociale dans les prochaines années, auprès des habitants, des locataires et des mal logés.

Un toit c’est un droit !